À l'occasion des 60 ans de sa mort, Belfond réédite enfin l'unique roman de Francis Picabia : Caravansérail. Texte de référence épuisé depuis des années, Caravansérail
est un roman autobiographique, mais aussi un document majeur où
l'artiste règle ses comptes avec les principaux acteurs de dada, du
surréalisme et du monde de l'art en général.
Publié à titre posthume chez Belfond en 1974, Caravansérail était
épuisé depuis les années 1980. Ce projet artistique, intellectuel et
patrimonial apporte sur les années 1920 un éclairage historique
jubilatoire et unique. Ancien professeur à l'Université d'Ottawa, auteur
d'essais sur la peinture et la photographie, Luc-Henri Mercié en a
établi l'édition au début des années 1970.
Unique roman de Francis Picabia, Caravansérail a été écrit en 1924, l'année où paraissait le premier Manifeste du surréalisme. À la rigueur dogmatique de Breton, Picabia oppose son incorrigible désinvolture, choisissant en toutes circonstances la liberté et la vie, qu'il traverse à cent cinquante à l'heure dans une Mercer d'importation. « Je suis vivant » : tel est le sésame et l'ultime réponse de ce roman où il exprime l'essentiel de ses idées.
Texte autobiographique à clés et à tiroirs, Caravansérail se
présente comme une série de tableaux évoquant avec causticité l'esprit
d'une époque prise dans le tourbillon des avant-gardes. On y retrouve
Duchamp, Picasso, Breton, Eluard, Desnos, Vitrac, Aragon, Ernst,
Cendrars, Cocteau, et d'autres encore, chacun suscitant des salves bien
senties. Face au surréalisme en passe de triompher, le baroud d'honneur
du dadaïsme.
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