mardi 29 novembre 2011

Atelier d'écriture



Nous avons le plaisir de vous inviter à venir participer à l’atelier d’écriture le vendredi 2 décembre à 20h à l’Institut français de Podgorica qui, à cette occasion, deviendra le célèbre Cabaret Voltaire, lieu de rencontre des dadaïstes. Cet atelier sera animé par Jovana Slijepčević et sera placé sous le signe de l’écriture du RIEN. N’oubliez pas qu’un « Dada lui ne sent rien, il n'est rien, rien, rien » et venez nombreux !

dimanche 20 novembre 2011

L’initiation d’après Camara Laye

Ce qui était propre à beaucoup de sociétés préindustrielles traditionnelles africaines, c’était le rite de l’initiation ; d'ailleurs, il se pratique encore dans l'Afrique d’aujourd’hui, surtout dans la région subsaharienne. Il représente le passage des jeunes filles et garçons vers le rang d’adulte. L’initiation est donc une forme particulière de "rite de passage“ qui joue un rôle social majeur ; la participation collective à ce rite était obligatoire pour tous les jeunes. 

Le premier roman de Camara Laye, L’Enfant noir, évoque et valorise les rites et les traditions africains. En nous dévoilant de nombreux épisodes de sa vie, l’auteur nous dévoile aussi celui de l’initiation. Camara Laye (ou Kamara Aboulaye) est un écrivain guinéen né en 1928 à Kouroussa et mort en 1980 à Dakar. La société traditionnelle guinéenne, la religion musulmane et l’éducation française se côtoyaient dans sa vie. Dès sa jeunesse, il s’est passionné pour l’étude du français. À Paris, il s'est épanoui comme écrivain et, en 1953, il a publié son célèbre L’Enfant noir

samedi 19 novembre 2011

À propos de la littérature numérique

Deux écrivains français, Frédéric Beigbeder et François Bon, confrontent leurs convictions sur l'avenir numérique de la littérature...

            

Notes sur LES FAUX-MONNAYEURS DE GIDE ET SON INNOVATION DE LA TECHNIQUE NARRATIVE

-Ce roman, publié partiellement dans la Nouvelle Revue française (de mars à juin 1925) et en volume chez Gallimard (la même année), constitue pour Gide une sorte de testament littéraire. Il s’agit, de l’aveu même de l’auteur, du seul „roman“ qu’il ait composé, ses ouvrages de fiction étant des „récits“ ou des „soties“.

samedi 5 novembre 2011

Prix littéraires 2011

Mathieu Lindon a été consacré vendredi 4 novembre par le Prix Médicis 2011 pour son roman Ce qu'aimer veut dire (P.O.L), un roman-hommage au philosophe Michel Foucault, au professeur de liberté, qui lui prêtait son appartement pendant ses longues absences qui, sans y toucher, l'a sans doute beaucoup plus guidé et aidé qu'il n'en eut alors conscience. Par la grâce du talent évocateur de l'auteur ce sont six années de sa jeunesse qu'il nous restitue. Parallèlement à la figure de Michel Foucault est aussi tracée celle de Jérôme Lindon, le père. Et de Samuel Beckett le bienveillant, et de Robbe-Grillet, Hervé Guibert, tant d'autres anonymes ou connus.  Dans la sélection des romans étrangers, c'est l'écrivain israélien David Grossman qui remporte le Prix Médicis étranger pour Une femme fuyant l'annonce (Le Seuil). Ce roman raconte l'histoire d'une femme de Jérusalem nommée Ora, qui fuit son foyer pour éviter le pire: l'annonce de la mort de son fils Ofer, parti en "opération" alors qu'il achevait son service militaire. Le Prix Médicis essai a été attribué à Sylvain Tesson pour Dans les forêts de Sibérie, dans lequel il retrace ses six mois d'isolement volontaire sur les bords du lac Baïkal.

jeudi 3 novembre 2011

Atelier d'écriture

Nous avons le plaisir de vous inviter à participer à l'atelier d'écriture qui aura lieu à l'Institut français de Podgorica le vendredi 4 novembre à 20h. Cet atelier sera consacré aux écrits de voyage et sera animé par Jovana Slijepčević. Venez nombreux !


dimanche 11 septembre 2011

Osvajanje uma, mašte i duše - „U potrazi za romanom“, Marjane Đukić

Studija Marjane Đukić „U potrazi za romanom“, koju je objavio Institut za crnogorski jezik i književnost, ne dovodi u sumnju porijeklo romana. Mada autorka respektuje činjenicu da postoje antički tekstovi koji su naknadno svrstani pod romansko ime, poručuje nam da romaneskni žanr nastaje u srednjovjekovnoj francuskoj književnosti. Golemo područje francuskoga romana podijelila je u tri osnovna dijela: Roman u srednjem vijeku; Roman u XVI vijeku i Roman u XVII vijeku. Djelovi su podijeljeni na poglavlja, naslovljena prema manjim tematskim cjelinama, autorima ili djelima. Tu su i hronološke tablice za svako razdoblje.

mardi 30 août 2011

O Parmskom kartuzijanskom manastiru

Stendal je relativno kasno počeo da se bavi književnošću, tek u svojim četrdesetim godinama, kada je za sobom imao veoma bogato životno iskustvo. Njegovo djelo je višestrukog karaktera: biografsko, autobiografsko, putopisno, esejističko, a u njemu posebno mjesto zauzimaju romani – Armansa, Crveno i Crno, nedovršeni Lisjen Leven, i poslednji koji je objavio za svoga života – Parmski kartuzijanski manastir. Stendalovi romani objedinjuju i romantizam i realizam, ali ih ujedno i prevazilaze kroz ironiju, dvosmislenosti i narativnu složenost; pisac ne želi da čitaocu prikaže objektivnu sliku, već priču uvijek vodi na subjektivan način, kroz glavnog junaka.

Boraveći u Italiji, tačnije u Rimu, Stendal je imao priliku da otkrije stare rukopise iz perioda renesanse, koji su ga inspirisali da piše. Upravo će likove iz jednog takvog rukopisa (Porijeklo velikana familije Farneze) oživjeti, smjestiti ih u Italiju njegovog vremena i uplesti ih u originalnu intrigu. Tako je 1838. godine rođen Parmski kartuzijanski manastir, u kojem na pozornicu stupaju Fabris (umjesto Aleksandra Farneze), Klelija (umjesto Klerije) i intrigantna vojvotkinja Sanseverina (umjesto tetke Vandoza).

lundi 29 août 2011

Joseph Macé-Scaron, obsédé intertextuel


Le cas Macé-Scaron semble s’aggraver : en sus d’emprunts à un livre de Bill Bryson (Libération de mercredi), son Ticket d’entrée (Grasset, plus de 40 000 exemplaires vendus)se révèle comporter un emprunt tout aussi discret à la Belle Vie, un roman de l’Américain Jay McInerney paru en France en 2008. Et voilà que, pour faire bonne mesure, un lecteur attentif signale qu’un roman précédent de Joseph Macé-Scaron, Trébizonde avant l’oubli (Robert Laffont), doit quelques-unes de ses lignes au Journal parisien d’Ernst Jünger. N’est-ce pas pousser très loin «l’intertextualité» ? Telle est en effet la ligne de défense adoptée par Macé-Scaron, lequel avait dans un premier temps plaidé «une connerie».

vendredi 26 août 2011

Notes sur LES CHANTS DE MALDOROR DE LAUTRÉAMONT

-Le recueil est composé de six chants en prose. Le chant I fut publié sans nom d’auteur (comte de Lautréamont, pseudonyme d’Isidore Ducasse) à Paris en 1868, et l’ensemble à Bruxelles en 1869. La mise en vente de cette édition originale fut interdite en France.

La "magicienne" Nothomb tue le père

Dans Tuer le père, son 20ème ouvrage, la romancière belge fait la part belle à la magie.

La rentrée littéraire est là et, cette année encore, Amélie Nothomb est au rendez-vous. La prolifique romancière belge, si appréciée des Français, signe son vingtième roman Tuer le père chez Albin Michel.

mercredi 24 août 2011

Moloj

Na isti način na koji Dante u svojoj Božanstvenoj komediji putuje iz kruga u krug kroz Pakao, Čistilište koje predstavlja prelazni dio, to jest put do viših sfera, i Raj, tako i Semjuel Beket (Samuel Beckett, 1906-1989) smješta u krug, koji je veoma određen, glavne ličnosti svoje trilogije koju čine romani: Moloj (Molloy, 1951), Malon umire (Malone meurt, 1951) i Bezimeni (L’ Innommable, 1953). Možda je njihova glavna namjera da dosegnu ništavilo koje traže. Iz romana u roman, taj krug se sve više sužava.

Prvi roman se sastoji iz dva dijela, koja su orijentisana oko dvije različite ličnosti – Moloja i Morana. U prvom dijelu, stari usamljenik Moloj govori o različitim periodima svoga života, u formi dugačkih fleš-bekova. Između ostalog, opisana su i njegova lutanja kroz grad, a naročito njegov odnos sa majkom koju traži. On kroz priču postepeno zapada u izvjesnu neaktivnost, to jest psihičku pasivnost, da bi na kraju završio u jednom jarku. Drugi dio predstavlja detektiva Morana, čovjeka čvrstog u svojim ubjeđenjima, koji kreće u potragu za Molojem po naređenju autoritativnog Judija. U početku potrage, on je jako siguran u sebe i svoje sposobnosti, ali do njenog kraja se, malo po malo, ta njegova sigurnost gubi. Moran sve više nalikuje Moloju. Glavno pitanje koje se čitaocu nameće jeste: da li je Moran pronašao Moloja, ili se zapravo radi o dva lica jedne iste ličnosti? Između ova dva dijela neprestano se javljaju krajnje neodređena prožimanja; moglo bi se reći da ih pisac zamišlja kao igru ogledala.

L'ultime livre de Raoul Ruiz sera publié en janvier

Adepte du trompe-l'oeil et du récit baroque dans ses films, le cinéaste Raoul Ruiz, décédé vendredi, a mis le point final à son ultime oeuvre littéraire quelques jours avant sa mort.


mardi 19 juillet 2011

Sète au diapason des « Voix Vives »

Ville berceau des poètes, de Valéry à Brassens, Sète vibrera bientôt au diapason des « Voix Vives » de la Méditerranée. Pour la deuxième année consécutive, la ville montpelliéraine accueille du 22 au 30 juillet prochain la quatorzième édition du festival de poésie.

Ils viennent de Tunisie, d’Espagne, des Balkans, des Emirats arabes unis, d’Iran ou de ces « autres méditerranées que l‘histoire a exportées dans le monde » - l’Afrique de l’Ouest et l’OutreAtlantique notamment. Cette année, ce sont 99 artistes issus de trente-trois pays différents qui transmettront leurs textes dans leur langue d’origine, en français et même en langue des signes. Parmi eux, les plus grandes voix de la poésie contemporaine : Sapho, la marraine du festival, Salah Stétié, président d’honneur du comité international de coordination ainsi que la tunisienne Moncef Ghachem, l’espagnol Antonio Gamoneda, le libanais Abbas Baydoun, l’irakien exilé Salah Faik, l’italien Roberto Mussapi ou encore l’israélienne Tal Nitzan, connue pour son militantisme en faveur de la paix. Tout au long des huit jours du festival, près de 60 manifestations quotidiennes animeront la ville : des lectures visuelles et sonores, des récitals à la chandelle ou à bord de voiliers, des débats, des spectacles, des contes à la belle étoile, des concerts de jazz, de harpe ou de violoncelle... Les festivaliers, qui étaient 32 000 à faire honneur aux « Voix Vives » l’an passé, pourront également découvrir la chanteuse Juliette dans son « No Parano Show » ; écouter Carole Bouquet réciter les Lettres à Genica d’Antonin Artaud, Fanny Ardant, qui interprétera son adaptation de Navire Night de Marguerite Duras ou encore Arthur H, dans une lecture musicale de L’Or noir (avec des textes d’Aimé Césaire, Edouard Glissant, James Nöel, Daniel Maximin, Dany Laferrière). Enfin, en cette année marquée par les révolutions du printemps arabe, les organisateurs programment également une rencontre journalière, intitulée « Rives Sud », autour de la question suivante : « que signifie être poète aujourd’hui, dans une Méditerranée en mouvement ? »

dimanche 10 juillet 2011

Google commémore l'anniversaire de Jean de La Fontaine

A l'occasion du 390e anniversaire de la naissance de Jean de La Fontaine (le 8 juillet 2011), Google a rendu hommage au poète du XVIIe siècle par un Doodle – un petit dessin – illustrant la fable Le Lièvre et la tortue.

vendredi 8 juillet 2011

Les incertitudes spirituelles de Loti (dr Risto Lainović)

version PDF

(Le travail de recherche ci-dessous fut publié à: Zbornik radova katedre za anglistiku, Filozofski fakultet Univerziteta u Nišu, Niš, 1983, sveska III, str. 83-92)

Il y a dans Jérusalem une scène qui caractérise le sentiment essentiel qu’éprouve Pierre Loti face au divin et à l’absolu: „Contre l’olivier, mon front lassé s’appuie et se frappe. J’attends je ne sais quoi d’indéfini que je n’espère pas, - et rien ne vient à moi, et je reste le cœur fermé, sans même un instant de détente un peu douce“[1].
Ces phrases sont motivées, chez l’écrivain, par la douleur de sa foi perdue, le vide que l’événement a laissé dans son cœur, la nostalgie de cette foi, le peu de crédit qu’il conférait à la possibilité de redevenir croyant et la lassitude de sa recherche du Christ.
Il n’a effectivement cru que durant son enfance, au temps où l’absence de libre arbitre ne laissait naître en lui aucun doute, était d’innocence intellectuelle comparable à celle de ses amis les simples, qu’il enviait à cause de cela même.  Son imagination se rassasiait des merveilles que relatait la Bible, sa lecture préférée à l’époque. Il dira plus tard : „J’étais fasciné par toute cette poésie de rêve et de terreur“[2], ce qui signifie que même alors sa croyance n’était pas la simple imitation du comportement des adultes qui l’entouraient ; elle était, sinon conditionnée, du moins intensifiée par son attirance pour le bizarre et par son goût de l’artistique. L’être passionné qu’il fut, la religion l’eût peut-être porté à des actes romanesques et sublimes. Enfant, il désirait devenir pasteur[3] ; adulte, il déclarait qu’il chercherait joyeusement „la mort des missionnaires, aux avant-gardes du christianisme“, s’il avait la foi[4].

jeudi 16 juin 2011

Notes sur LE STYLE D’ÉCRITURE PARTICULIER DE YOURCENAR DANS LES MÉMOIRES D’HADRIEN

-Marguerite de Crayencour, dite Marguerite de Yourcenar (1903-1987), a été la première femme élue à l’Académie française (en 1980). Sa formation très classique où dominait l’étude du latin, du grec et des langues vivantes a influencé fortement son œuvre dans laquelle se manifeste une fascination pour l’antiquité.

mercredi 15 juin 2011

Notes sur LA PRINCESSE DE CLÈVES DE MADAME DE LA FAYETTE


-La Princesse de Clèves, roman de Marie-Madelaine Pioche de La Vergne, comtesse de La Fayette, dite Mme de La Fayette, fut publié anonymement à Paris en 1678.

jeudi 2 juin 2011

La Négritude


Césaire et Senghor
Le courant littéraire connu sous le nom de gritude a été fondé dans les années trente par le futur président du Sénégal Léopold Sédar Senghor, et le poète martiniquais Aimé Césaire. Parmi les autres poètes qui ont beaucoup contribué au développement de ce courant, il faut citer en premier lieu Léon Damas de Guyane, René Depestre et Birago Diop. La négritude a été inspirée par les inquiétudes de ses fondateurs envers la situation de la communauté noire. Il est bien connu qu’ à cette époque-là, elle n’était pas à un niveau enviable. Pour échapper au racisme, beaucoup de participants de ce courant vivaient en France. C’était dans l’Hexagone que leurs idées avaient commencé à circuler. Ensemble, ils dénoncaient le colonialisme, rejetaient la domination occidentale et défendaient la notion du soi noire. La négritude embrassait toutes les populations noires du monde; son idée conductrice était alors de caractère universel. Même s’il s’agissait d’un courant littéraire, la place de la politique y était d’une grande importance. En effet, Senghor et Césaire ont commencé à trouver leurs voix politiques à travers la littérature. Dans l’histoire du XXème siècle, suite à la décolonisation, chacun a eu un rôle important dans sa région.

mercredi 25 mai 2011

Bon vent à Bernard !

Monsieur Bernard Garancher, à qui cette belle chanson est dédiée, a été Ambassadeur de France au Monténégro de novembre 2007 à avril 2010. C'était une période agréable des concerts et des fêtes, des anecdotes et des blagues. Au nom de l'amitié qui dure...


Paroles : Dragan Bogojević
Musique : Milan Barac



Au point du jour, à peine réveillé
Il s’en va, cette fois, en vrai aventurier
Du Monténégro vert, pays montagneux
La devise est simple: être plus heureux !

Au petit matin, un raki
À vélo,  d’ici-là, sur Paris
La bonne chère, à midi
Tout est dit, c’est la vie !

La Negrotémone en sol majeur

La chanson que nous vous présentons ici a été premièrement interprétée en mars 2010 à la Faculté de Philosophie de Nikšić, à l'occasion de la saison de la Francophonie que chaque année nous célébrons au Monténégro. Maintenant, elle est bien à vous, à tous les francophones!



Paroles : Dragan Bogojević
Musique : Milan Barac



Nous, les femmes de grand’ Paris
D’un cœur épris  de coquetterie.
Nous, les hommes de grand Louis
D’un esprit fort de gauloiserie.

Nous, les filles de la Polynésie, chic!
D’une âme nourrie d’Alexandrie.
Nous, les gars, de tout court, Belgique!
D’un corps bâti de jolie patrie.

jeudi 19 mai 2011

La Kolachinaise

Nous avons le plaisir de vous présenter La Kolachinaise, hymne du Festival de théâtre scolaire francophone que l’APFM organise chaque année à Kolašin. L’auteur de ce bel hymne, au même temps l’une des plus anciennes formes de poésie, est Monsieur Milan Barac, chef de la Chaire de français de la Faculté de Philosophie à Nikšić. Bonne lecture !

Le mois de juin est arrivé
L’été annonce des journées joviales
S’assemblent dans cet endroit rivé
Le français, le théâtre, le festival

Des collègues se rencontrent là
Des camarades de classe grands et à grandir
Que de Kolachine sur Tara
Tout le monde garde un bon souvenir

L’amitié n’est pas un paysage
Un sol aride, non plus
Donne–moi ta main et l’on partage
Le bien, et le mal sera vaincu

lundi 16 mai 2011

Les calligrammes, Apollinaire, etc.

Portrait d'Apollinaire, peint par M. de Vlaminc
Et moi aussi je suis peintre – déclare Guillaume Apollinaire en 1918. C’est à la fin du XIXème siècle que les écrivains prennent conscience des effets purement visuels de la typographie. L’écrit ne sera plus au service de la parole, il deviendra image, création pure de l’esprit (Pierre Reverdy). Pour empêcher l’émotion de se dissoudre dans la monotonie d’une phrase ordinaire, les poètes mélangeront la syntaxe et la logique ; ils utiliseront le plus haut pouvoir du langage : montrer. La littérature sera de plus en plus sous le signe du jeu.

Si toutes les lettres ont d’abord été des signes, et tous les signes ont d’abord été des images (Victor Hugo), nous pouvons comprendre pourquoi, au fur et à mesure, la poésie avait besoin de se libérer et de se tourner vers sa source qui en premier lieu se regarde et se lit après. Ainsi le mariage des mots et de l’image, ou tout simplement un calligramme, s’est-il fait.

dimanche 15 mai 2011

Notes sur LA POÉTIQUE DE PAUL VALÉRY


-Les débuts brillants de Paul Valéry sont salués par Mallarmé, mais en 1892 il décide de délaisser la poésie (son silence durera vingt ans) pour se consacrer à la maîtrise de soi et à la connaissance du fonctionnement de l’esprit ; il se retire au „cloître d'intellect“ et s’oblige de „tuer la marionnette en soi“. C’est sur les instances de Gide qu’il reviendra à la poésie, écrivant l’essentiel de son œuvre entre 1917 et 1922. 

samedi 14 mai 2011

Notes sur LES CARACTÈRES DE LA BRUYÈRE

-Les Caractères, recueil de maximes et portraits moraux, ont été publiés à Paris en 1688 ; ils apportent à La Bruyère la gloire : le 16 mai 1693, il est sur cet unique ouvrage élu à l’Académie française.

lundi 2 mai 2011

Zločin i kazna u Morijakovoj Terezi Deskejru (dr Risto Lainović)

PDF verzija

(Rad koji slijedi objavljen je 1988. godine u 4. broju časopisa Stvaranje na str. 373-380.)

Fransoa Morijak (1885-1970) nije volio da ga smatraju katoličkim piscem; sam je govorio da je „katolik koji piše romane“. Time je vjerovatno želio da bar donekle opravda svoja literarna i etička interesovanja koja se nijesu dopadala crkvi. U njegovom zanimanju za zlo u čovjeku ima motiva koji prenebregavaju nepovredivost hrišćanskih dogmi. Za njega su bića „s onu stranu dobra“ stvarnija i životnija, a stoga i dostojnija pažnje jednog umjetnika, nego bića koja se pokoravaju društvenim normama dobra i zla. Ta bića imaju svoju fizionomiju, svoj karakter. Na početku romana Tereza Deskejru Morijak se pita: „Zar neću nikad ništa da kažem o stvorenjima koja blistaju od vrlina i koja su dobra i iskrena? Dobra i iskrena stvorenja nemaju svoju istoriju; ali ja poznajem istoriju srca skrivenih u telu punom gadosti i izmešanih sa njima“. „Savršene ličnosti“ su slične; iskvarene su iskvarene svaka na svoj način. U tome je njihova romaneskna draž. No, Morijak poslednjom rečenicom aludira na jedan kvalitet iskvarenih stvorenja: u svima njima se nalaze klice vrlina koje zaslužuju utoliko veće divljenje što postoje u „zagađenom tlu“. Ukazujući na Terezinu dosljednost u zlu, Mihailo Pavlović kao vrlinu ističe „odsustvo farisejskog zadovoljstva u njenim postupcima“. Ukratko, Terezina ubjedljivost i istinitost su upravo u njenoj kompleksnosti, u činjenici da joj kao ljudskom biću ništa nije strano.

dimanche 1 mai 2011

La littérature québécoise et les autochtones


Il n’y avait pas d’ambitions artistiques dans les premiers contacts relatés entre les explorateurs français et les autochtones du Nouveau Monde. Pour renseigner leurs supérieurs, les explorateurs leur écrivaient. Ainsi, Jacques Cartier écrit-il dans son journal : Ce sont les gens qui seraient faciles à convertir, qui vont de lieu en autre vivant et prenant du poisson pour vivre. Rappelons qu’il est connu comme le premier explorateur de l’île peuplée par des Indiens Hurons qu’ils appelaient Hochelaga et qu’il baptisa Mons realis. Le 17 mai 1642, cette île devient la ville de Montréal. Aussi est-il le premier Européen à décrire les autochtones du Nouveau Monde par ses Relations dont les manuscrits originaux sont malheureusement tous perdus. Ils sont restés connus à travers certaines traductions. Une culture autre que celle du chroniqueur n’est pas accordée à ces primitifs ; d’après Cartier, ils étaient sans culture.

vendredi 22 avril 2011

Pierre Loti et les Slaves du Sud (dr Risto Lainović)

version PDF 

(Le texte ci-dessous, écrit par Monsieur Risto Lainović, fut publié comme préface au livre Pasquala Ivanovitch et autres pages monténégrines de Pierre Loti (Éditions Pardès, Paris, 1991, p. 7-20). UN TRÈS GRAND REMERCIEMENT à M. Lainović, docteur ès lettres et chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques, qui nous a donné certains de ses textes précieux que nous allons continuer à republier ici.)

Pierre Loti n’aurait pas été un turcophile conséquent s’il avait aimé le Monténégro, pays réputé être le plus tenace ennemi européen de la Turquie. L’histoire de cette petite principauté est marquée par ses luttes contre l’Empire ottoman.
Slaves, des mêmes origine, langue et religion que le Serbes, les Monténégrins eurent leur État dès le XIe siècle sous le nom de Zéta, celui de Monténégro (Crna Gora) ne devant apparaître que trois cents ans plus tard. Ce pays changea fréquemment de frontières et fut parfois réduit à un espace fort limité, mais – jusqu’à la Grande Guerre, quand il sera occupé par les Autrichiens – garda toujours une autonomie plus ou moins grande : une ile de liberté dans l’énorme océan ottoman. Soucieux de sauvegarder leur autonomie et leur indépendance, les Monténégrins, peuple habitué à une vie pénible sur un terrain aride et montagneux, n’hésitaient pas à affronter, les armes à la main, non seulement les Turcs, mais aussi les Byzantins, Vénitiens, Italiens, Albanais, Autrichiens, Français (de Napoléon), Italiens, Allemands. Les siècles d’une vie dure dans un environnement hostile laissèrent nécessairement leur empreinte sur la physionomie du montagnard monténégrin. Selon Loti, ce montagnard avait l’air d’un bandit ; il lui inspirait de la méfiance. Et quoique les allusions de l’écrivain français concernant son inquiétude dans les défilés des montagnes monténégrines fussent vraisemblablement faites par besoin de dramatiser le vécu artistique, rien d’étonnant à ce que ce montagnard slave, costaud, moustachu et armé jusqu’aux dents, inspirât la peur à celui qui ne le connaissait pas bien.

mardi 19 avril 2011

George Sand et le féminisme avant l'heure

Portrait de Sand, peint par Delacroix

George Sand, de son vrai nom Aurore Dupin, est née en 1804 à Paris. Fille d’un officier des armées impériales et d’une ouvrière en modes, elle fut l’épouse du baron Casimir Dudevant, mais se sépara de lui au bout de quelques années et continua de mener une vie indépendante. Toute sa vie fut placée sous le signe d’une grande liberté. Son œuvre abondante comporte environ quatre-vingt romans, plus de vingt volumes de correspondance, ainsi que des études diverses et des récits autobiographiques. De plus, elle collaborait avec de nombreux journaux (La Liberté, La Revue des deux mondes, La Presse, Le Monde, L’Artiste et beaucoup d’autres) où elle publiait ses textes critiques, et, avec le socialiste Pierre Leroux, elle fonda La Revue indépendante dans laquelle elle faisait circuler ses propres idées. À l’initiative de son fils Maurice Sand et de sa femme Lina Calamatta, les Questions d’art et de littérature, recueil de textes critiques de George Sand, ont été publiées à titre posthume en 1848. Aujourd’hui, ce recueil représente la source la plus accessible pour connaître Sand comme journaliste, chroniqueuse et surtout comme critique. 

dimanche 17 avril 2011

Ouverture littéraire

Pour bien commencer, il nous faut des mots tout à fait particuliers.

(Et voici d’emblée une petite pause qui s’impose ! C’est-à-dire la méditation sans aucune agitation.)

Comment et où les trouver ? Il est bien connu que les premiers mots sont les plus difficiles à écrire… ici et ailleurs. Si nous étions les „je-m’en-foutistes“, peut-être cette ouverture littéraire serait-elle différente. Mais elle ne l’est pas.

(Et voici la vérité qui signale la créativité ! C’est-à-dire la fin de la méditation sans aucune agitation.)

Alors, ces premiers mots tout à fait particuliers qui vont nous servir d’ouverture littéraire, ils seront tout simplement ceux d’un grand écrivain. Et ce grand écrivain ne sera pas français (même si vous l'avez supposé), il sera un des nôtres. Et même s’il n’est pas français, il est ancré dans la littérature française. Oui. Il nous a donné de superbes traductions de Pierre Corneille, Raymond Queneau, Saint-John Perse, entre autres, il nous a beaucoup enseigné sur le Marquis de Sade, Charles Baudelaire, André Gide et sur bien d’autres écrivains dont les œuvres ne cessent d'être explorées aujourd’hui. Il a passé les dix dernières années de sa vie en France où il est devenu l’un des plus estimés et renommés écrivains des Balkans. Ses livres sont publiés en traduction française aux éditions Gallimard, Grasset, Fayard, etc. De plus, il y a des extraits de ses livres qui sont écrits directement en français - rappelons-nous seulement du dialogue entre Aventurier et Eurydice dans La Mansarde :

Govorili smo tiho, glasom koji se gubio u muzici. „Sedećemo ovde i gledaćemo kao u snu. Za mene je to, da znaš, kao neki san što mi ovde sedimocomme un rêve singulièrement profond, car il faut dormir très profondément pour rêver comme cela... Je veux dire: C'est un rêve bien connu, rêve de tout temps, long, éternel, oui être assis près de toi comme à présent, voilà l'éternité.
Poète!
reče ona. „Bourgeois, humaniste et poète ...
Je crains que nous ne soyons pas du tout et nullement comme il faut!
odgovorih. „Sans aucun égard. Nous sommes peut-être siročad života, tout simplement. “
Joli mot. Dis-moi donc … II n'aurait pas été fort difficile de rêver ce rêve-là plus tôt. C'est un peu tard que monsieur se résout à adresser la parole à son humble servante. “
Comment? C'était une phrase tout à fait indifférente, ce que j'ai dit là. Moi, tu le remarques bien, je ne parle guère le français. Pourtant, avec toi je préfère cette langue à la mienne, car pour moi, parler français, c'est parler sans parler, en quelque manière — sans responsabilité, ou comme nous parlons en rêve. Tu comprends?
A peu près. “

Oui, c’est Danilo Kiš. Le grand Danilo Kiš ! Et ce sont ses conseils précieux qui deviennent ici les premiers mots tout à fait particuliers que nous avons cherchés, ou tout simplement - L’OUVERTURE LITTÉRAIRE.

Bonne lecture !